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Morgan Le Cam -
18 novembre 2018

Les Apiculteurs ne demandent pas la Lune - Morgan Le Cam

Les Apiculteurs ne demandent pas la Lune

Genèse artistique d’un projet en devenir - Chemin de pensées et d’événements marquant

C’est partie d’un constat, je ne voyais pas d’abeilles où très peu dans les ruches d’un voisin d’une grande tante. Nous étions au printemps en Centre Bretagne. J’apprends qu’une marche d’Apiculteurs part du Faouët pour Rennes avec des Abeilles mortes, des ruches pleines de miel mais sans vie. Depuis, j’accompagne la terrible actualité comme je peux quotidiennement. Je m’aperçois de l’hécatombe et dans ce mot… il y a tombe. 

 

C’est partie d’une pensée, je me construis des héros, des personnes remarquables à mes yeux et dans ce monde cela me fait du bien. Ces personnes remarquables sont autour de moi ou gravitent autour de mon univers. Mes héros défendent des choses logiques à la vie.

 

Dans la série de dessins Vos Doux Cercles commencée en 2012, il y a des Êtres mi-Hommes mi-Abeilles. Je veux continuer dans cette direction en jouant avec des danseurs Hip Hop et des Apiculteurs. Je sais pourquoi les choses sont liées à la vie des vivants et logiquement à l’histoire de l’art. Cette nécessité d’expliquer les choses pour se rendre compte je pense est visible dans mes travaux.

 

Plus les dessins avancent dans le temps plus les personnages veulent protéger les éléments naturels que la machine inhumaine saccage, casse, défait. 

 

Depuis ce début du printemps 2018, je suis l’actualité et mesure le nombre de pertes des Abeilles ,et au lieu de suivre j’accompagne aussi fidèle que l’Abeille. Dans l’histoire de l’art nous avons cette dualité entre l’Apiculteur et les Abeilles dans les enluminures médiévales par exemple ou même à la préhistoire, mais cette histoire des arts nous montre combien les Abeilles nous sont proches. Nous avons toujours été fascinés par ce petit insecte. Et quand, nous observons cela... alors les Apiculteurs ont des attitudes de danseurs Hip Hop. Les Abeilles dansent pour communiquer et les Apiculteurs dansent avec elles pour les sauver et nous alerter face à une grosse machine, voir des grosses machines à décimer la vie. Voilà ce que je veux dessiner et exprimer. 

 

Cela fait un moment que le sujet est lancé dans ma démarche artistique. Des personnes adhèrent et félicitent, d’autres se moquent avec des sourires en coin ou des paroles derrière les murs les murs ayant des oreilles… L’actualité prouve que beaucoup de personnes de tous domaines s’en moquent. Le fléau est installé les personnes construisent des murs et n’entendent pas par ignorance de l’autre. 

 

Je me suis souvenue que quand mon grand-père et mon père partaient à la prairie pour aller aux Abeilles, j’avais l’impression qu’ils partaient sur la lune. Ils avaient des combinaisons de cosmonaute. Ils partaient comme ça dans la fumée et disparaissaient. Un décor changeant presque comme dans un rêve. Alors voilà pourquoi le nom de cette série : Les Apiculteurs ne demandent pas la lune. Aussi parce que ça marche encore, j’ai dessiné un Apiculteur il y a quelques années et une amie m’a demandé : Tu dessines un cosmonaute ?

 

Le 12 mai 2018, je suis allée voir Massacre de Marion Motin à La Villette Salle Boris Vian

La danseuse et chorégraphe arrive dans un décor enfumé, une fumée qui paraît si épaisse et naturelle qu’elle en à l’air presque palpable. A la fois, c’est beau et à la fois c’est étrange. Une étrange sensation. Une sensation comme quand nous passons dans du brouillard, un nuage, une condensation, cela touche la peau. J’en ai eu la chaire de poule de sensation. Et là, elle apparaît dans la fumée. Nous voyons, ses cornes et son visage… Au fil du spectacle, je ne voyais plus une danseuse je voyais un animal, une nouvelle créature. J’ai rêvé, j’ai pensé. Il y a du blanc du noir des ocres des reflets des cercles des silhouettes, du rap du gris des ombres du doré. L’émotion, le temps du spectacle allant dans les devants, gagnait du terrain. Il y a la douceur de la lutte et une puissante détermination sans faille ou presque, et des hésitations touchantes. Les cornes viennent marquer la gestuelle de ses mains comme sa signature. Les cornes de cerf elle s’en sert. Rebondir après un projet… Rebondir après un projet… Ma question avec l’actualité était parfaitement clair et ce spectacle m’a éclairée. Il y avait un ton. Le ton et le temps. Ses temps de réflexions et les attitudes qui vont avec. Le caractère, le ton, le temps, c’est l’état donné. Un arbre pousse dépourvue de feuille et les feuilles poussent se sont des mains, c’est dessiné. Je voulais prendre les crayons, la détermination, le corps en mouvement, la fumée et le but de partager.

 

Alors j’ai commencé à réfléchir à un nouveau travail Les Apiculteurs ne demandent pas la Lune le 18 mai 2018, un premier dessin. Les Êtres Anonymes sont souvent présents dans mon travail et justement se sont des personnes remarquables, elles font partie des civils.

 

Le 19 mai des personnes, souvent déguisées en Abeilles, manifestent Place de la République contre des grandes marques qui tuent le vivant.

 

Les choses qui se passent sont… des massacres.

 

Quelques jours plus tard, j’étais le 22 mai au Musée national de l'histoire de l'immigration pour l’hommage à Leila Alaoui. Ses parents et ses amis présentaient pour la première fois un extrait d’une vidéo inédite L’ île du Diable réalisée avec des anciens travailleurs de l’usine Renault de Boulogne-Billancourt. Beaucoup de personnes reviennent de la manifestation et projettent au 26 mai la prochaine. Avec les écrits, que j’ai lu de Matisse et de Giacometti lors de ma résidence avec au CASDAL14, je me suis rendu compte de l’importance d’écrire sur mon travail. Je pense même depuis que sur de nombreux point de vu je me serais super bien entendu avec Matisse. Nous aurions eu de petites disputes sur des détails. Il m’aurait dit « Là il y'a trop de détail, t’aurais dû épurer. » Nous aurions parlé de Katherine Dunham. Je l’aurais ramené dans un cercle Hip Hop. Nous aurions parlé danse. Je l’aurais appelé Tonton Pole NordLeila Alaoui écrivait et les choses non montrées sont guidées par sa plume. Pour moi, il y a la question du temps, comment nous vivons dedans et ce que nous y faisons quelle est la vision des choses. Leila Alaoui pour moi montrait le « nous » son sens et sa définition ce qui a été souligné lors de cet hommage émouvant , plein de sens tout en montrant la vision d’une belle et vrai personne, sympathique, généreuse, à l’écoute, qui nous montre devant et va de l’avant. C’est le futur.

 

Le lendemain, je commence à lire Nous de Tristan Garcia. Je suis passée devant le livre et le « Nous » m’a rappelé la veille. Le « Nous » me parle dans ce que j’entreprends  dans la vie et son sens.

 

Le 26 mai, j’étais dans le cortège de tête en soutien au Comité La vérité pour Adama . Je dis ça au passage car les choses sont liées Assa Traoré est l’une de mes personnes remarquables. J’ai pris quelques photos pour continuer ma série Si je Rap. C’est aussi souvent dans des rassemblements que je vois les personnes remarquables celles que je lis, regarde, écoute ou encore croise dans des événements, des conférences ou séminaires.

 

J’ai pensé aux photos que j’ai prise le 4 mai 2018, lorsque j’étais en Bretagne en début de printemps, juste avant de partir pour Paris, de fleurs et de feuilles au sol, celle qui sont mortes ou fanées avant de mourir par des couches successives, se décomposant avec le temps se mélangeant avec la terre les feuilles et parmi les petits bouts de bois en décomposition. Les détails des fleurs me ramènent à la mer aux coraux. Le détails des fleurs nous emmènent ailleurs. Il s’agit d’Azalée. Je relis souvent des passages par petits bouts du livre d’Emanuele Coccia La vie des plantes, il faut sans doute être une personne remarquable pour écrire cela. Je pense aux photos que j’ai prise d’Abeilles mortes en 2017.

 

Le 4 juin, les Apiculteurs, le Collectif pour la survie de l’Abeille, campent à Rennes. J’apprends qu’ils partent vers Paris. Le 7 Juin, j’ai pris mon appareil photos et j’y suis allée. Et cela n’est pas par hasard… Je vois alors mes héros des temps modernes un Apiculteur en héros et une Apicultrice en héroïne au mic. Je les photographie de dos quand ils sont sans leurs combinaisons recouvrant leurs visages. Des héros, mes héros sont anonymes. Le lanceur d'alerte site le dessin à la plume de Bruegel Les Apiculteurs que je site toujours en référence dans mon travail. Pourquoi ? Parce que c’est la première iconographie de ce type de protection où l’on ne voit pas les visages des Apiculteurs. L’artiste est séduit par ces hommes et par l’idée qu’il pouvait en eux montrer des êtres anonymes dans une époque ou la glorification de l’individu ne l’intéresse pas. Il y'a beaucoup à dire sur ce dessin à la plume. Je suis témoin de la réalité, je me déplace Je regarde. Je prends acte que ce n’est pas normal que des Apiculteurs en habits de protection aux grand coeurs se fassent encerclés par des CRS en habits de protections… L’ordre n’est pas dans l’ordre des choses de la vie. J’écris sur le côté de ma feuille à dessin ce qui me passe par la tête sur ce que j’ai vu. Nous avons traversé pour aller le chercher... et nous avons été vite stoppés. Les Apiculteurs ne demandent pas la Lune…

 

Le 15 Juin, je vais à mon rendez-vous mensuel adoré au Semmode à l’IHTP CNRS organisé par des personnes remarquables passionnées, enthousiastes, humaines et généreuses. Comme l’union fait la force j’ai adhéré à Culture(s) de mode. J’y trouve un sens, des liens mais surtout une confiance en moi et en ce que je raconte depuis quelques années autour de ma démarche ce n'est pas n'importe quoi. Je continue mes recherches théoriques et plastiques sur un vêtement que les humains portent. : le sweat à capuche et je trouve des liens avec les abeilles et les apiculteurs.

 

Je tombe sur la chanson Apiculteur de Baschung. Le lendemain, je me dirige vers le rayon Arts Urbains de la Médiathèque de la Canopée, là où les livres de Karim Boukercha sont rangés par ordre alphabétique à côté de Brassaï ce n’est pas par hasard c’est histoire de l’art, là où je travail souvent mes dossiers pour des appels à candidatures par exemple, là où j’aurais sans doute une réponse négative ou pas de réponse… C’est comme pour tout partout. Je tombe sur le livre Apache de Hamid Ben Bahi et Yann Péchin - Compagnie Hors série. Le spectacle fait écho aux textes et à Alain Bashung. J’ouvre le livre l’un des danseurs est en combinaison. Alain Bashung a chanté les Apiculteurs.

 

Alors je dessine en écoutant MédineHollysizUnno version orchestra dont la pochette de l’album comporte des nuages. Les clips du groupe sont magnifiques. Force-aimant également j’écoute l’humaine passionnée Claudio

 

Il y a quelque chose avec les nuages cela se passe entre la pollution, le rêve, la douceur, la noirceur, la disparition et l’apparition. Oui il y a quelque chose de doux ,c’est tactile. Les couches de différents gris et noir échangent sur papier.

 

Le 21 Juin Le Collectif pour la Survie de l’Abeille est à Quimper pour rencontrer le président de la république Française se déplaçant en Bretagne, je ne peux me déplacer. Des photos et des vidéos arrivent à mes yeux… Je reprends acte que ce n’est pas normal que des apiculteurs en habits de protection aux grand coeurs se fassent encerclés, bousculés par des CRS en habits de protections… L’ordre n’est pas dans l’ordre des choses de la vie. Les Apiculteurs ne demandent pas la Lune…

 

Je dessine et songe à une performance. J’écris.

 

Le 7 Juillet 2018, je pars en mission secrète pour une action symbolique Sauve ta peau, sauve l’abeille  avec le Collectif Bee Op’. Nous faisons une performance devant l’Opéra Garnier à Paris. Sous ma combinaison je suis anonyme. Ma voilette est parsemée d’Abeilles de couleur rouge : l’amour, la passion et le sang.

 

J’ai presque terminé le premier dessin de cette nouvelle série, dernier instant au Centre Marc Sangnier avec le Casdal14. Je retourne en Bretagne

 

Nous, sommes en Juillet après récupération d’abeilles mortes, je les photographie dans ma main droite celle que j’utilise pour dessiner et elle est justement pleine de feutre. Il reste quelques détails pour le premier dessin, j’y accorde du temps. 

 

La trouvaille de la protection d’Apiculteur de mon père me transforme en Apicultrice astronomiquement Hip Hop, je me transforme en danseuse. Sous cette combinaison personne peut me voir je suis anonyme dans le jardin familiale en Centre Bretagne. Je commence un autre dessin. Je photographie les Hibiscus du jardin les petites Abeilles toutes mignonnes dedans pour les dessiner et les fleurs dans les arbres les fleurs qui tombent et pourrissent au sol. Je me penche sur ses fleurs hautes perchées leurs détails et les détails de celles gisant sur le sol pour donner à nourrir à la terre. Je pense à mes couleurs à toutes les couleurs que je peux mettre en fait, je n’y pense pas elles viennent d’elles même. Certains me diraient » il y a trop de couleurs » j’apprends la nouvelle pour Méo et je souhaite que mon grand-frère des couleurs repose en paix avec toutes ses couleurs. Je lis Alice Zeniter Jusque dans nos bras. Ma prochaine lecture sera Qui a tué mon père d’Edouard Louis, j’en suis sur autant sur que le titre me parle. 

 

J’ai dans l’idée de faire moins de détails mais je n’y arrive guère la patience n’est pas un défaut et même si les temps sont comptés le premier temps est collectif pour pouvoir prendre conscience. Le deuxième temps n’est pas trop à prendre en compte voir du tout. Un artiste ne compte pas son travail en temps de travail mais les autres contribuent à sa plus value, à sa côte et  à sa valeur… Si nous prenons la mienne et toutes ces choses en compte je dis que cela revient au premier temps. Je vais voir, je réfléchis ajuste, me documente, en temps et en heure c’est gratuit… je rebondis… Pourquoi juste un trait est validé plutôt qu’un serpent protégeant l'Abeille du Glyphosate à côté d’une sculpture Egyptienne en or roi de la pop avec une interdiction aux pesticides. Matisse Aka  Tonton Pole Nord  m’aurait expliqué… 

 

 

Je me retrouve un après-midi ensoleillé à Châteauneuf du Faou, en août. Je me balade voit un Gauguin encadré à 1 euro, des peintures murales se trouvent sur les murs de la ville se sont des scènes de vie Bretonne aux champs. Je me dis que la végétation n’était pas la même quand Paul Sérusier vivait ici ,les personnes qui vivaient ici ne devait pas être non plus pareilles. Les détails de la fresque dans l’église peinte par cet artiste sont d’une grande modernité. Je pense à mon arrière grand-mère et sa coiffe, je l’imagine au marché quand je vois les peintures de Sérusier. Quand je pars au fief familial à Huelgoat c’est à cela que je pense, parfois,aux toiles de Sérusier à leurs roches, l’eau , les maisons, la forêt, les dames, ma famille, le marché la marchande de bonbons les couleurs. La vie comme à Huelgoat avec son marché le jeudi matin, celui durant l’été ramène la vie, la musique, les cafés dehors, les bons produits, les rencontres, les découvertes pour certains, les yeux des enfants qui brillent. Et toute la semaine la dame de Sérusier passe sur la place sous la pluie. Je me dis que quand même il y a quelque chose à Huelgoat, ce peintre donne quelque chose une idée, l’idée d’un ailleurs qui ouvre des sens de nouvelles odeurs, les femmes préparent un feu pour faire à manger. Cela raconte quelque chose. J’imagine la vie avant, celle de mes ancêtres. Il y a dans la peinture de Sérusier beaucoup d’humanité et beaucoup de vivant. Je pense aux travaux de Melle AlaouiPaul Sérusier et la vie des personnes, c’est là où nous pouvons voir que les éléments de la vie, les vivants sont liés entre eux. Il y a des détails des végétaux de la fumée. Les paysages qu’offrent les Monts d’Arrée sont de grands espaces lunaires parfois déserts. Les couleurs rejoignent l’idée de la fumée, des nuages, d’un voyage dans le temps des sensations. Le temps du ciel bleu ou les arbres et le sol sont grillés. Le temps ou le orange vient embaumer les lieux pour lui donner quelque chose de solaire, les petites touches de bruyères, la roche qui tente d’attraper le bleu du ciel. Des détails et des couleurs. Je me dis que ce que Victor Segalen a fait quand même personne aujourd’hui pourrait le faire gratuitement parce que la tune la tune… Et la mauvaise foi de l’effet tune sur ce qui est beau. Je lis le tome 1 Les Misérables de Victor Hugo et je ne comprends pas comment ça se fait que la version minus des misérables et si mini, comment ils font pour couper une oeuvre ?

 

Je vois le film Les Tribulations d’une caissière pour une manifestation commerciale, elles sont déguisées en abeilles, j’y vois des signes sociologiques et symboliques. C’est d’ailleurs au Faouët où je me rend tous les ans pour voir l’exposition annuelle. C’est apprendre des gens des temps d’avant. Les détails sont présents et les détails racontent des choses, ces choses peuvent êtres des airs marqués sur les détails des têtes, des habits ou des petites objets, animaux. C’est l’histoire des ruraux, des marginaux, des personnes qui travaillent avec leurs mains ou avec des outils souvent fait de leurs mains. Pourquoi je ne donnerais pas alors dans le détail ? Pourquoi je ne raconterais pas à ma manière ce que je vois ? Les Apiculteurs ne demandent pas le Lune.

 

Je dessine, j’écris une performance. Je suis témoin de mon temps. Une témoin non passive. Il y a des personnes remarquables et belles comme un beau secret. To Bee continued...

 

Morgan Le Cam, 2018

 

Voir avec les images :  http://morganlecam.wixsite.com/morganlecam/projet-en-cours

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Commentaires
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