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Morgan Le Cam -
3 novembre 2012

Texte sur ma démarche artistique - 2012

 

Mes projets s'articulent sur des rapports poétiques entre l’abeille, l’homme et les cultures populaires, en particulier le Hip Hop.

 

Nous pouvons voir dans mes travaux des empreintes à la sociologie, à l’histoire de l’art, du cinéma, de la musique,  de la danse, de la mode en particulier à l’universel sweat à capuche qui me passionne et habille certains de mes projets.


Les choses sont amenées d’une manière poétisée par des compositions, des couleurs, des mots, des phrases, des histoires.

Des bases de données permettent de donner forme à mes projets plastiques J’utilise les formules du dessin, de l’installation, de la couture, de la peinture, de la performance, de la sculpture, du texte, du dessin vectoriel et de la broderie dans le but de transmettre et de partager.

Des métaphores se créent, par exemple, autour de l’anatomie d’un homme portant un sweat à capuche et l’anatomie d’une tête d’ouvrière. L’idée de la ruche me donne l’idée d’une ville utopique située quelques part dans l’hexagone. Liée à cette idée l’inventeur de la ruche en châssis, Francis Hubert se rapproche de la peinture et des questions de Mondrian ou de Van Doesburg.

 

L’organisation de cette ville est analogue en grande partie à celle de la ruche et de ses abeilles, un monde qui va grandir, se transformer. En trois mots : bâtir, agir et construire. Pour cela masculin et féminin mettent de leur venin, ce qui empêche la ville de s’altérer. Les habitants de la ville se nomment les O-Bee-Vies (vient de obvie : Qui se présente naturellement à l’esprit, qui est évident. Dans obvie nous pouvons lire aussi Observation et vie).

 

La ville, mobile, d’une multiple diversité fonctionne dans une cohabitation, une circulation; avec la rencontre, la participation, la transmission. Les échanges et la communication tiennent une grande place. Les choses sont liées ensemble. On retrouve une richesse dans le langage, la culture, les traditions, l’organisation, un lieu d’idée et de moeurs nouvelles comme dans le Hip Hop. Cette richesse fait l’objet de beaux débats aujourd’hui, comme ce rendez-vous mensuel, Les Hip Hop Theory, au 104. Cela donne alors une fusion entre l’expérience et la pensée, l’action et la recherche. 

Les pieds ancrés sur le sol, je butine le monde qui m’entoure, les personnes que j’écoute, celles que je lis, ce que je recherche - trouve, ce que je vois pour qu’ensuite mes créations puissent un jour croiser vos regards.

Les projets sont enivrés de formes qui s’assemblent, se mélangent, se rassemblent, s’ajoutent à l’image des formes de la culture avec laquelle j’ai grandi. J’y suis. Je vis.

Cela rime, vibre avec les battements, celles des ailes, le beat du coeur. Il est question d’amour,  point des pantins dénigrés de leurs têtes. Des têtes tournent sur le sol dans le sens de la terre, ou celui des aiguilles d’une montre., à l’heure où les abeilles sont déboussolées comme certains humains. Grâce à cette culture des personnes trouvent un axe de direction sur la boussole. 

La culture Hip Hop nous amènent dans l’histoire et la géographie. Je montre combien il est question d’universalité comme nous pouvons le retrouver dans la symbolique de l’abeille. Les formes ne sont pas nouvelles, elles nous font voyager dans l’océan chronologique de l’évolution humaine et créatrice. Cette culture continue d’être un lieu d’organisation, de richesses, de créations, évoluant, que certains fructifient. Cela permet de construire des repérés liés à l’individuel ou au commun. Nous retrouvons ici, une solidarité dans un groupe, comme chez les abeilles.

Je tente de montrer des choses positives contemporaines, face aux normes d’un pays gardant sous ses deux coudes l’entretiens des stéréotypes, un pays privilégiant la sélection et l’inégalité.  Cette idée peut être soulignée par le chapitre Des Formes du philosophe Jacques Rancière dans Aux bords du politique. Des forces se dégagent comme l’a dit Hugues Bazin sociologue dans une conférence à Science Po ; ce que de
le hip hop arrive à faire émerger des minorités visibles en minorités activess partis, des syndicats, médias, l’éducation populaire n’arrive pas à faire. Pour ces sujets mon travail parle de Katherine Dunham (danseuse, chorégraphe, anthropologue, comédienne, féministe, chercheuse, sociologue, écrivain, pédagogue, ethnologue, militante des droits civiques) J’informe sur l’importance de ses nombreux engagements et son rôle éducatif en indiquant leurs présences dans le monde passé, présent et futur. Elle est la Reine de  mon histoire, de ville utopique.

A notre époque, nous sommes de nombreux passionnés à chercher ou montrer d’où nous venons culturellement loin de la masse média mettant en abîme l’image de ce mouvement. Si le savoir est une arme alors la connaissance et l’art sont pour moi des moyens de replacer l’humain et sa force créative.


Morgan Le Cam 2012

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